Formation des leaders à la Castille
Nous étions six cette année à nous rendre au séminaire de La Castille, près de Toulon, pour une formation des leaders de
cellule.
Du 10 au 14 juillet, nous avons pu approfondir le rôle du leader et ses exigences. Le temps était consacré à un enseignement sur
l’oraison donné par le Père Arnaud Adrien, puis sur la vision globale des cellules d’évangélisation , avec Monique Fossembas, formatrice de Cellules-France. Le Père Mario Saint-Pierre
complétait cet approfondissement.
Enseignement, ateliers, échanges, et partages ont rythmé ces journées, enrichies quotidiennement par la prière du matin, la messe, les vêpres et les
complies. Nous avons aussi expérimenté le « kérycube »,un cube en 7 images qui se plie, se déplie et se replie, et qui permet d’annoncer de façon familière et conviviale la mort et de
la résurrection du Christ.
L’enseignement du Père Adrien sur l’oraison était particulièrement dense : nous avons réfléchi à notre relation à Dieu, ce Dieu qui se donne constamment car
c’est sa nature même, que ce soit dans l’oraison active, où c’est nous qui menons la relation, ou dans l’oraison passive, contemplative, Dieu prenant alors les rênes et nous emmenant où Lui le
veut. La prière est en effet le moteur de l’action du leader, seule capable de faire grandir et multiplier la cellule.
Nos formateurs ont insisté sur la vision qui doit être celle du leader : un chemin de croissance, à la fois dans sa vie personnelle et
dans l’évangélisation, avec ses frères et soeurs de la cellule et à leur service, afin que la cellule croisse et multiplie. Nous avons été initiés à la pédagogie de cette multiplication, à son
cycle de croissance, et avons pu mesurer l’ampleur du défi, la difficulté et les exigences de la tâche, mais aussi la nécessité de la confiance absolue en l’Esprit qui agit par nous.
L’union personnelle avec Dieu est la condition de l’évangélisation, le leader ayant la tâche de faire grandir les autres dans l’intimité du Seigneur et donc d’y grandir lui-même.
Avec des leaders d’autres régions de France, aux côtés d’une Fraternité de jeunes très engagés, nous avons progressé dans notre formation, conscients que le chemin
est difficile, mais pleins d’espérance et de confiance.
Anne-Marie, Salomé, Sébastien, Annie, Wilma et Martine.
Les cellules à Milan
Nous étions six à nous rendre à Milan pour le 24°séminaire international des cellules paroissiales d’évangélisation, et à avoir le privilège d’être accueillis par la paroisse de Sant’Eustorgio, berceau des cellules en Europe. Quatre journées bien remplies, avec des conférences, des témoignages, des rencontres, mais aussi du chant, de l’enthousiasme et de la ferveur. Nos jeunes cellules débutantes ont entendu à nouveau l’enseignement qui les fonde et les a fait naître dans la droite ligne de Vatican II : l’Eglise existe pour évangéliser, et tous les baptisés ont mission d’annoncer la Bonne Nouvelle. Cette annonce s’enracine dans la rencontre personnelle avec Jésus-Christ, se nourrit de la prière, s’appuie sur le secours de l’Esprit. Les différents intervenants, prêtres et laïcs, ont répété inlassablement que l’engagement des laïcs dans l’évangélisation était décisif, et que sans eux rien n’était possible.
Cette évangélisation s’inscrit dans la communauté paroissiale, dont elle est l’une des missions essentielles. Le processus mis en œuvre dans les cellules paroissiales permet de retrouver la force de conviction des premières assemblées chrétiennes, dans une communauté aimante, célébrant joyeusement l’Eucharistie qui nourrit notre foi.
Pendant quatre jours nous avons entendu les mots qui sont le cœur même de nos cellules : prière pour nos frères, nos proches, nos plus lointains, afin que Dieu les convertisse ; service, pour un rapport individuel et personnel dans l’amour ; témoignage de notre rencontre personnelle avec le Christ ; parole que nous risquons pour dire qui est le Christ pour nous et ce qu’il accomplit dans nos vies. Tous ont insisté sur l’importance de l’adoration eucharistique dans la paroisse, sur la conversion personnelle, sur la force de l’Esprit qu’il faut invoquer sans relâche. Le dernière célébration, jeudi matin avant de partir, nous a permis de vivre un moment peu ordinaire : Don Pigi, fondateur des cellules, a appelé l’Esprit Saint sur l’assemblée avec une force et une ferveur qui nous ont atteints au plus profond de nous-mêmes.
Les chiffres sont éloquents : 26 nationalités présentes à ce séminaire, soit trois cents participants, de l’Indonésie au Canada, de toute l’Europe à l’Afrique. Des centaines de cellules dans le monde entier.157 cellules à Sant’Eustorgio, dont les plus anciennes ont 26 ans. Nous sommes allés en visiter trois le deuxième soir. Une paroisse « en flammes » dont la liturgie joyeuse est elle-même évangélisatrice. Un concert magnifique le dernier soir, avec orchestre et chœur de la paroisse .
Le passage par ce séminaire a renforcé notre conviction que nous étions dans la bonne voie et que notre communauté paroissiale pouvait grandir. Ne manquez surtout pas Milan l’an prochain !
Martine Renaud
Avec Sœur Patience, Anne-Marie, Annie, Jean et bien sûr Jean-Pierre.
« Venez à SANARY SUR MER ». Tous trois engagés dans le processus du lancement des cellules paroissiales d'évangélisation à la Meinau, Bernard, Patience et Elisa ont répondu à l'invitation : trois jours de rencontre et d'initiation. Non, il ne s'agit pas d'une construction intellectuelle, mais bel et bien d'un renouveau de l'Eglise.
La parole à Bernard Hedtmann
« Allez-vous en sur les places et sur les parvis ! Allez-vous en sur les places y chercher mes amis... et soyez mes témoins chaque jour. »
C’est ce message qu’ils nous ont transmis, car la paroisse Saint Nazaire de Sanary est une paroisse missionnaire. C’est une paroisse vivante, croyante et accueillante. Pendant notre séjour, des
familles accueillaient les participants à la formation. Ils nous ont fait part de leur expérience dans les cellules. Nous avons partagé une réunion de cellule, louange, intercessions,
enseignement et prière. Ce fut un moment fort de notre séjour car « les sanariens » nous ont communiqué leur enthousiasme et nous avons VU.
Un animateur prépare cette réunion hebdomadaire en relation avec le Curé de la paroisse qui va leur transmettre un enseignement qui fera l’objet d’un échange. C’est ainsi qu’ils se nourrissent de
la Parole de Dieu.
Dans les cellules une vertu domine, la bienveillance. « Elle consiste d’abord à porter sur autrui des jugements empreints de charité, à ne point diminuer ses mérites, à se réjouir
sincèrement de ses vertus et de ses succès, même lorsqu’il réussit là où nous avons échoué. La bienveillance nous fait accorder aux autres le préjugé favorable ». (Luc 6,37)
La deuxième caractéristique est le service. Les personnes sont disponibles pour rendre service, un service joyeux dans les différentes activités pastorales (visites aux malades, accueil à
l’église, catéchisme,…).
La troisième caractéristique est l’adoration au Saint Sacrement, la louange et enfin l’évangélisation. « Un esprit de mission, un souci d’approcher du Seigneur à tous ceux et toutes celles
qui sont loin du vrai chemin du bonheur.»
Dix cellules fonctionnent actuellement, une onzième a été lancée pendant notre séjour.
Chacun à sa place peut être un membre d’une cellule et être à son tour évangélisateur. « Allez proclamer la Bonne Nouvelle, Jésus est parmi nous. »
Nous avons cru à une construction intellectuelle, or c’est tout le contraire que nous avons rencontré. C’est un lieu de vie où chacun communique et enseigne à sa façon la présence de Jésus.
C’est en toute modestie que nous vous invitons à OSER. Une deuxième cellule d'initiation a démarré ces jours-ci... Une troisième suivra... pnur vous, peut-être ?
« Laissons-nous mener par L’Esprit sur les chemins de l’Evangile. Le vent de Dieu qui nous conduit fera de nous des hommes libres ».
La parole à Patience Lukuni
J'ai vécu une expérience inoubliable, pendant ces quatre jours à Sanary. J'ai pu constater que les paroissiens cherchent la force utile au plein épanouissement de leur foi. Ils ancrent leur vie
spirituelle dans le Seigneur, et les cellules d'évangélisations sont des lieux privilégiés pour vivre profondément et simplement leur choix pour le Christ et les frères. Une vie où la prière et
l'adoration trouvent une place importante pour alimenter le quotidien.
Une communauté paroissiale avec plusieurs activités, mais tout cela se fait avec un esprit d'équipe où chacun est invité à prendre une place, dans cette mission d'évangélisation. Ils avaient un
zèle apostolique, cela se voyait dans leurs visages.
La présence des religieuses est appréciable, d'autant plus qu'elles s'occupent de toute la catéchèse, avec quelques laïcs, et préparent très bien la liturgie ; avec des chants bien choisis,
modernes accompagnés par des instruments comme la guitare…
Personnellement, cette évangélisation faite par les laïcs m'interpelle naturellement et profondément, cela me donne plus d'élan, d'enthousiasme dans ma mission. Cette participation de manière
active à la bonne santé de l'Eglise me rend vraiment heureuse.
J'ai constaté qu'une pastorale axée sur l'évangélisation crée au sein de la paroisse une vraie communion entre les membres. Elle favorise l'unité. Il y a quelque chose de ce genre qui se passe à
Sanary.
La parole à Elisa Sissoko
Le voyage à Sanary-Sur-Mer m’a permis de vivre des moments exceptionnels dans la prière, dans la fraternité avec des frères et sœurs en Christ.
J’ai pu approfondir mes connaissances sur l’évangélisation à travers les cellules paroissiales d’évangélisation de Sanary qui ont une grande expérience.
Je suis prête à grandir dans l’intimité du Seigneur et à partager Jésus-Christ avec les autres. Ce serait témoigner de ma vie de baptisée.
Elisa a encore bien des choses à partager sur cette expérience. Nous lui laisserons une colonne dans notre journal paroissial de janvier.
A La Crau, au domaine de La Castille avec Salomé et Evelyne , nous avons passé d’excellents moments dans un cadre enchanteur. La formation était assurée par le Père Adrien, directeur du séminaire, et le Père Saint Pierre, un Canadien venu spécialement pour cette formation.
Le Père Saint Pierre a abordé l’évangélisation d’une manière très schématique, voire scolaire, mais intéressante et présentée de façon didactique. Il a évoqué la triple mission des cellules d’évangélisation, à savoir :
Il a abordé également les quatre étapes de la formation des leaders :
Puis il a pris des exemples dans la Bible. J’ai été très intéressé par le rôle de Jethro, beau-père de Moïse, qui, voyant que ce dernier n’y arrivait pas parce qu’il voulait tout faire tout seul, part de ce constat et lui ouvre les yeux : il faut savoir déléguer et impliquer les autres pour que l’œuvre devienne collective. Il a développé également et de façon très instructive l’exemple de Jésus comme « coach ». On pourrait relire les évangiles avec cette grille de lecture, comme document de recrutement et de formation des disciples. Jésus recrute trois, puis douze disciples, les instruit, voit s’ils ont compris, redonne de nouveaux exemples. Quand les disciples sont prêts, Jésus les envoie en mission, deux par deux, puis il les interroge et continue à les former avant de les envoyer évangéliser le monde romain après sa résurrection. Le Père Saint Pierre a beaucoup insisté sur le rôle du coach, qui n’est pas un enseignant faisant un cours magistral, mais le responsable du cadre relationnel. Il observe, écoute, fait circuler la parole et pose les bonnes questions. Comme Jésus, il sélectionne, associe, donne l’exemple, délègue, contrôle et fait reproduire. Le Père Saint Pierre nous a également parlé du contrôle de l’efficacité de l’action du leader : celle-ci se remarque au nombre de personnes ayant des responsabilités dans l’action collective.
Avec le Père Adrien, nous avons repris le manuel de base de la formation des leaders. Nous n’avons donc pas été formés directement comme leaders parce que d’après lui, il faut du temps et aller doucement dans la première phase si on ne veut pas courir à l’échec. Ce qui m’a le plus frappé, c’est l’action de l’Esprit telle qu’il nous l’a présentée. Dans notre formation chrétienne on ne nous a pas beaucoup parlé de l’Esprit, alors que dans l’évangélisation son rôle est essentiel. Je cite le Père Adrien : « L’Esprit est là pour faire connaître Dieu intimement par la grâce. » « L’Esprit fait descendre Dieu en l’homme pour faire de nous des amis et le comprendre. » « La grâce transforme notre manière d’être. » « Après être devenu ami, on transmet et on devient prophète. ».
Nous avons aussi beaucoup parlé de l’oikos et du recrutement
A côté de cette formation par ces deux Pères, nous avons côtoyé aussi un rassemblement de jeunes venus quelques jours pour se ressourcer, chanter, prier et écouter des témoignages. Je me suis rendu compte que c’est par le témoignage de ceux qui sont touchés par le message du Christ que nous avons le plus de chances de toucher les gens dans le cadre de nos cellules d’évangélisation.
Jean Renaud