« Mais mon Père vous savez, je prie… souvent », cette parole souvent entendue de la part de beaucoup d’entre-vous, me ravit toujours.
Oui tous nous prions.
Car vivre, c’est prier.
Aimer, c’est prier.
Cesser de prier, c’est sombrer dans l’inhumain.
En vacances, nous nous arrêtons dans une église, nous nous arrêtons pour un moment de silence, de prière, pour allumer un cierge.
En montagne ou à la mer, le soleil, le vent, l’arbre, l’horizon… la beauté… nous éblouissent, dilatent notre âme, et surgit alors la parole d’admiration pour le Créateur.
Dans le quotidien, une rencontre, un moment de calme, la beauté d’un visage… la main tendue du pauvre… nous surprennent à regarder en nous, à dire merci ou à appeler au secours…
Pour moi, pour toi, pour eux… Prier, c’est…
Pour Thérèse de l’Enfant Jésus, c’est un élan du cœur, un simple regard jeté vers le ciel, un cri de reconnaissance et d’amour au sein de l’épreuve comme au sein de la joie.
Pour Ignace de Loyola, c’est un ami qui parle à un ami et qui sait se taire pour l’écouter.
Pour le paysan dans l’église d’Ars, c’est : Il m’avise… et je l’avise…
Pour Jean Climaque (VIIe siècle), la prière est la conversation et l’union de l’homme avec Dieu.
Pour Thérèse d’Avila (XVIe siècle), la prière est la porte d’entrée dans le château intérieur de notre âme. Elle n’est rien d’autre qu’une relation d’amitié où l’on
s’entretient souvent, seul à seul, avec Celui dont nous savons qu’Il nous aime.
Pour Guy Gilbert, le prêtre des loubards, prier c’est faire le plein d’amour et de silence.
Pour tous, pour apprendre à prier, il faut se mettre à prier.
Prier c’est… Pour toi… Pour moi…
Pour toi, bouddhiste,
pour toi musulman…
Pour toi, qui peines à croire…
Pour moi chrétien, c’est croire inlassablement que Dieu est un murmure d’amour et qu’Il demeure en moi… c’est piocher dans un Psaume, dans l’Evangile, le mot qui m’illumine et me fait vivre…
c’est désirer encore et encore vivre à la manière du Christ…
Pour Jésus, prier c’est se retirer la nuit pour de longues heures de cœur à cœur avec Celui qu’Il appelle Son Père : « Père… je Te bénis… ».
Impressionnés ses disciples lui ont demandé : « Seigneur, apprends-nous à prier ».
Nous pouvons prier n’importe où, au travail, dans le tram… mais cela va tellement mieux quand nous nous décidons chaque jour à consacrer un temps choisi à Dieu et à la prière. Il faut recommencer
chaque jour et chaque jour repousser la tentation qui nous dit que nous n’avons pas le temps ou que cela ne sert à rien… La prière, c’est un combat.
Ne laissons pas l’indispensable à l’oubli, à l’envie passagère. Décidons-nous à prendre ce temps, à le donner pour que chaque temps de notre vie y puise son sens et sa plénitude.
« Prendre le temps pour Dieu, c’est gagner des heures inestimables pour soi et pour les autres » (Guy Gilbert).
Ecoutons enfin le Bienheureux Jean-Paul II, dans sa Lettre apostolique « Au commencement du nouveau millénaire » : « Aujourd’hui il faut un
christianisme qui se distingue avant tout dans l’art de la prière. Il est nécessaire d’apprendre à prier… Dans la prière se développe ce dialogue avec le Christ qui fait de nous ses
intimes : « demeurez en Moi comme Moi en vous » (Jean 15 ; 4) ». Voilà l’âme de la vie chrétienne.
Dans notre monde, un besoin renouvelé de prière n’est-il pas un signe des temps ? La grande tradition mystique de l’Eglise montre comment la prière peut progresser, comme un véritable
dialogue d’amour, au point de rendre la personne humaine comme possédée par le Bien-Aimé Divin.
Oui, nos communautés chrétiennes doivent devenir d’authentiques «écoles » de prière, où la rencontre avec le Christ s’exprime en action de grâce, louange, adoration, contemplation, écoute,
affection ardente… prière intense qui ne nous détourne pas de notre engagement dans l’Histoire : en ouvrant le cœur à l’Amour de Dieu, la prière l’ouvre aussi à l’amour des frères et rend
capable de construire l’Histoire selon le projet de Dieu ».
Que nos « vendredis Cénacle » soient pour nous cette « école » de prière souhaitée par le Bienheureux Jean-Paul II.